C’est un fait, toute communauté se construit autour d’histoires plus ou moins réalistes. Et la tribu Wayuu ne déroge pas à la règle, notamment concernant leur artisanat. Ainsi, le tissage qui fait partie intégrante de la culture Wayuu, a par conséquent sa propre légende, racontée génération après génération, et dont l’héritage est aussi important que le savoir-faire.
La légende autour de l’art du tissage chez les Wayuu
Ainsi, le mythe raconte qu’un jeune chasseur nommé Irunuu partit en forêt dans la péninsule de La Guajira. Il marchait depuis un moment, lorsqu’il entendu un doux bruit au milieu des arbres… Se laissant guider par celui-ci, il finit par tomber sur une petite fille laide derrière un buisson, abandonnée à son sort. Cette petite orpheline se nommait Walekeru.
Le jeune homme, ému par sa condition, la recueillit et la ramena chez lui, auprès de ses sœurs. Il leur demanda de lui apprendre les tâches propres aux femmes de la tribu Wayuu. Malheureusement, dès le premier jour, les trois sœurs rejetèrent la jeune fille et la persécutèrent. Irunuu fit de son mieux pour la prendre sous son aile, mais lorsqu’il devait s’absenter la maltraitance reprenait de plus belle ; les sœurs l’insultaient et la frappaient…
Alors, une nuit de grande tristesse et solitude, lasse de ces persécutions, Walekeru se transforma en une magnifique jeune fille… quand soudainement, des fils très colorés se mirent à sortir de sa bouche ! Et comme si c’est ce qu’elle avait toujours fait, elle se mit donc à tricoter des hamacs et des chinchorros pour son très cher protecteur Irunuu. Par peur de s’attirer des ennuis, elle tissait la nuit, en toute discrétion. Cependant, comme personne ne revendiquait ces belles créations, les trois vilaines sœurs sautèrent sur l’occasion pour s’en attribuer le mérite.
Et puis une nuit, Irunuu vit les fils colorés sortir de la bouche de la jolie Walekeru, et il comprit d’un seul coup qu’elle était la seule et unique personne derrière tout ce tissage ! Cela le mit très en colère, et il punit donc ses trois sœurs en les transformant en chauve-souris ! De fil en aiguille, il tomba fou amoureux de Walekeru. Mais lorsqu’il voulut alors tout lui avouer, il la serra contre lui, mais tout ce qui se retrouva dans ses bras ne fut qu’une toile d’araignée … Car au moment de son étreinte, la jeune fille se transforma en arachnide et se sauva dans la forêt…
Très affecté par cette disparition soudaine, Irunuu décida de conserver tout le travail de sa chère Walekeru pour le transmettre aux futures générations Wayuu, afin qu’elles s’en inspirent et apprennent elles-aussi à tricoter ! Et c’est ainsi que l’art du tissage se répandit dans toute la péninsule de La Guajira.
Ainsi, aujourd’hui encore, en portant une mochilla, c’est une partie de magie et de légende que vous avez avec vous !